C’est par
un vendredi achalandé au centre-ville de Montréal, que j’ai
officiellement fait la rencontre de Christopher Exorphe, designer de Exorphe Collection. Je dis officiellement puisque c’est l’an dernier, lors d’un
évènement mode underground, que je m’entretenu
brièvement avec le créateur et voyais
pour la première fois ses créations.
Après avoir pris quelques minutes pour s’installer
dans un petit bistro et s’informer du cours de nos journées respectives,
Christopher a ouvert sous mes yeux une petite boite pleine de trésors. Et c’est
là que j’ai enfin découvert Exorphe Collection!
Farline : Comment t’est venu l’idée de créer des nœuds
papillons?
Christopher Exorphe : À la base, je voulais faire
des vêtements. J’ai une bonne technique en dessin et je faisais beaucoup de
croquis, d’illustrations de vêtements à cette époque. Je m’y suis lancé sans
but fixe. C’était juste pour m’amuser. Un jour, j’ai été styliste pour un vidéo
clip d’un de mes amis rappeurs et un des looks que je voulais créer nécessitait
un nœud papillon d’une certaine couleur que je n’arrivais pas à trouver en
magasin. Alors je me suis dit qu’en allant sur YouTube je pourrais peut-être tenter d’en faire un.
Je me suis procuré les tissus et puis voilà,
mon tout premier nœud été fait. J’ai ensuite commencer à en faire pour
le plaisir et j’ai mis quelques créations sur Facebook. Pas longtemps après j’ai
été contacté par la Black Expo Design où j’ai eu comme mandat de créer les nœuds
pour toutes les hôtesses. C’est à ce moment-là que je me suis dit que je
pouvais peut-être faire quelque chose avec ça.
F : Le nom Exorphe, je sais que c’est ton nom de
famille mais pourquoi ce nom plutôt qu’un autre?
CE : Je trouve que mon nom de famille a une intonation
que l’on n’entend pas souvent et qu’il fait aussi très masculin. Je me dis aussi
qu’un homme serait fière de dire « Je porte du Exorphe Collection ».
Je trouve aussi que visuellement le mot Exorphe est beau à regarder. En plus
j’y ai apporté des petits extras en utilisant une calligraphie style grecque sur
les E et en les inversant. C’est « clean » c’est classe et à
l’épreuve du temps.
F : À qui s’adresse Exorphe Collection?
CE : Exorphe Collection s’adresse au jeune homme qui commence sa vie professionnelle
mais qui ne veut pas ressembler à un monsieur de 50 ans. C’est pour un jeune homme qui veut un look
sérieux mais qui veut garder son petit côté moderne et
« funky ». C’est pour
quelqu’un qui s’intéresse à la mode et qui aime se faire remarquer.
F :
Combien de temps prends-tu pour faire un nœud papillon?
CE : Un nœud en général peut me prendre environ 30
minutes tout au plus. Il faut aussi dire que je suis un habitué maintenant.
F : Je sais que tu design aussi des cravates et des foulards de poche. Est-ce que le temps de confection est le même?
CE : Faire un foulard de poche demande peu de temps, une fois le tissu trouvé le plus gros est fait. Pour ce qui est de la cravate c’est autre chose. Il y tout un travail dans la confection d’une cravate alors je dirais environ deux heures.
F : Comment te vient l’inspiration?
CE : Sans mentir, je m’inspire de ce que j’aimerais
porter. J’aime beaucoup les contrastes. En fait, tout m’inspire, que ce soit
les couleurs d’une œuvres d’art ou les motifs sur une jupe, voir même la
moquette dans un salon. Comme pour ce nœud papillon, c’est le jersey de basket
qui m’a inspiré. Je me suis dit qu’il y avait forcément une façon de d’incorporer
l’élément sport à cet accessoire classique. Et c’est en manipulant différents tissus que
ce dernier a été conçu.
Cependant, quand je confectionne une pièce pour une personne en particulier, que ce soit pour un client qui désire une pièce sobre un pour un client qui aime le tape à l’œil, il est important pour moi de m’informer sur sa personne et de le pousser (dans les limites de son confort) à expérimenter. Trop souvent, lorsque vient le temps de se vêtir, l’homme cherche à rester dans des terrains connus et n’ose pas expérimenter parce qu’il n’a pas appris à jouer et à agencer habits et accessoires. Comme Montréal est une ville avec une clientèle qui aime le basic, je crois fortement que c’est à nous (stylistes, designers, bloggeurs, etc.) de montrer à l’homme que tout comme la femme il peut lui aussi avoir une variété d’accessoires à marier à ses tenues, tout en gardant sa masculinité.
Cependant, quand je confectionne une pièce pour une personne en particulier, que ce soit pour un client qui désire une pièce sobre un pour un client qui aime le tape à l’œil, il est important pour moi de m’informer sur sa personne et de le pousser (dans les limites de son confort) à expérimenter. Trop souvent, lorsque vient le temps de se vêtir, l’homme cherche à rester dans des terrains connus et n’ose pas expérimenter parce qu’il n’a pas appris à jouer et à agencer habits et accessoires. Comme Montréal est une ville avec une clientèle qui aime le basic, je crois fortement que c’est à nous (stylistes, designers, bloggeurs, etc.) de montrer à l’homme que tout comme la femme il peut lui aussi avoir une variété d’accessoires à marier à ses tenues, tout en gardant sa masculinité.
F : Ta réponse
m’emmène donc à te poser cette
question, que penses-tu de l’industrie de la mode ici au Québec?
CE : Je crois que l’industrie de la mode au Québec
a extrêmement de talent. Mais je crois surtout que malgré tout ce talent, il n’y
a pas beaucoup d’opportunité, pas assez de place pour s’exposer en tant que
designers ou stylistes émergents. Je ne crois pas qu’il soit uniquement du
domaine de la ville d’encourager local, mais aussi celui de tous dans l’industrie
(stylistes, bloggeurs, designers, émissions de télé, etc.). Nous nous devons
aussi de former notre société à concevoir la mode non pas comme une dépense
futile mais comme un investissement. Acheter un prêt-à-porter de qualité ou du
sur mesure c’est un investissement qui se garde toute une vie. Je crois aussi
qu’il faut être « sauvage » pour réussir ici. Sauvage dans le sens qu’il
ne faut pas avoir peur de parfois pousser les limites afin de se faire
remarquer, sans quoi on reste dans l’ombre. Il faut souvent être reconnu outremers
avant de l’être chez soi. C’est dommage, mais c’est comme ça.
F : Qui selon toi serait l’ambassadeur idéal pour
Exorphe Collection?
CE : Il y en a plusieurs. Pour moi, Kanye West,
Pharrell Williams, Ne-Yo, Stromae et Justin Timberlake seraient tous des personnalités
qui représenteraient ce qu’est Exorphe Collection. Ce sont des artistes qui ont
beaucoup d’audace et un sens du style
bien eux et qui seraient capter l’essence de mes créations.
F : En terminant, qu’y a-t-il dans la boule de Crystal
pour Exorphe Collection?
CE : J’aimerais beaucoup voir mes collections en
boutique. C’est mon prochain projet en
fait. En plus d’avoir une nouvelle clientèle,
ça me sortirait de ma zone de confort.
Merci
beaucoup Christopher Exorphe et longue vie à Exorphe Collection!
Xoxo
Saviez-vous que…
Saviez-vous
qu’Exorphe Collection a été porté par une personnalité très connu ici au
Québec? Et oui, lors du dernier Gala Artis, Ricardo portait une pièce exclusive
d’Exorphe Collection spécialement conçu pour lui.
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Belle découverte et jolies créations. Long succès à Exorphe !